….d’avoir des Idées esthétiques, … c’est la nature  ( du sujet ), et non pas une fin réfléchie, qui donne sa règle à l’art ( de la production du beau ).

Car, dans la mesure ou le beau ne doit pas être jugé d’après des concepts, mais d’après la disposition finale de l’imagination à s’accorder avec le pouvoir des concepts en générals, ce n’est ni une règle ni un précepte qui peuvent servir de mesure subjective à cette finalité esthétique, mais inconditionnée, intervenant dans les beaux-arts, tels qu’ils doivent avoir pour légitime prétention de plaire à tous, mais uniquement ce qui, dans le sujet, n’est que nature et ne peut être saisi sous des règles ou des concepts, à savoir le substrat suprasensible de tous ses pouvoirs ( que n’atteint nul concepts de l’entendement ) – par conséquent, ce en relation avec quoi rendre concordants tous nos pouvoirs de connaître constitue la fin ultime donnée par l’intelligible à notre nature.

L’Idée de suprasensible comme principe

Remarque de l’antinomie du goût.

Trois Idées qui s’accordent sur la bonne voie se manifestent:

premièrement, celle du suprasensible en général, sans plus de détermination, en tant que substrat de la nature;

deuxièmement, l’Idée de ce même suprasensible comme principe de la finalité subjective de la nature pour notre pouvoir de connaître;

troisièmement, l’Idée de ce même suprasensible comme principe des fins de la liberté et principe de l’accord de ces fins avec la liberté dans le registre moral.

De la faculté de juger esthétique.

Emmanuel Kant
Critique de la faculté de juger
Traduction par Alain Renaut